Soja

Le point sur le soja

Soja
Alors même que l’Agence de sécurité nationale sanitaire (ANSES) vient de réaffirmer dans un avis publié le 5 février 2013 (consultable ici) que les boissons végétales telles que le “lait” de soja étaient impropres à l’alimentation des nourrissons (sans toutefois préciser que le lait de vache est encore moins adapté), il m’a semblé important de faire le point sur le soja, qui déchaîne les passions, de façon plutôt irrationnelle.

Le soja est un aliment millénaire consommé quotidiennement sans danger en Asie

Les Asiatiques, notamment les Chinois et les Japonais, consomment quotidiennement du soja, que ce soit sous forme fermentée (miso, natto, tempeh) ou non (tofu, tonyu) et on ne peut pas dire qu’ils sont en moins bonne santé que les Occidentaux, c’est même plutôt le contraire. Si l’on regarde les habitants de la fameuse île d’Okinawa qui ont la plus grande longévité au monde, ils consomment encore plus de soja que leurs concitoyens (le double).
C’est curieusement lorsque le soja est arrivé dans nos assiettes occidentales que les premières études contre cet aliment consommé sans aucun problème sanitaire en Asie sont sorties. Cette défiance vis-à-vis du soja nous est d’abord venue du Royaume-Uni où une équipe de chercheurs, en 1995, avait calculé qu’un bébé nourri au soja consommait, rapporté à son poids, 3 à 5 fois la dose capable de perturber le cycle menstruel d’une femme. Puis le lobbying anti-soja s’est développé aux Etats-Unis, notamment grâce à la Weston A. Price Foundation (dont la vice présidente Kaayla T. DANIEL a publié” The Whole Soy Stroy”, non encore édité en France) et Joseph Mercola.
En France, c’est depuis la publication en mars 2005 d’un rapport de 440 pages de l’ANSES (ex AFSSA)[1] mettant en garde contre la consommation de phyto-oestrogènes (contenues notamment dans le soja), que les consommateurs ont pu, par crainte, se détourner de cet aliment, faute de disposer d’informations concordantes sur son innocuité.

L’intérêt nutritionnel du soja

La graine de soja jaune contient 35 à 40% de protéines d’excellente qualité avec les 8 acides aminés essentiels. Les lipides (18 à 20%) sont de bonne qualité avec 60% d’acides gras polyinsaturés dont 8% d’oméga 3. Les glucides (32 à 35%) sont composés d’amidon et d’un peu de saccharose. On retrouve ensuite des fibres non assimilables et une bonne teneur en minéraux et vitamines : vitamines du groupe B, vitamine E, magnésium, fer, phosphore, potassium, zinc et cuivre.
Composition soja université Rouen
source : http://www.univ-rouen.fr/ABISS/L3CAB/soja/les_diff%E9rentes_prot%E9ines.htm

Le soja est-il toxique finalement ?

Les principaux composants du soja supposés litigieux sont :
– les isoflavones
– les phytates
– les facteurs antitrypsiques
Les isoflavones font partie de la famille des phytoestrogènes, des substances végétales proches des hormones féminines (estrogènes) qui ne constituent pas des hormones bien qu’elles agissent sur certains récepteurs hormonaux du corps, d’où la polémique induite par l’équipe anglaise citée ci-dessus. Il faut signaler qu’on trouve aussi des isoflavones dans le thé, les céréales, les légumes, les fruits, etc. Des études ont aussi montré a contrario que les isoflavones pouvaient être à l’origine de la plus faible fréquence des maladies cardiovasculaires en Chine et au Japon du fait de la consommation de protéines de soja dans ces pays (environ 50 g par jour).
Les phytates sont des facteurs diminuant l’absorption intestinale des minéraux.
Les facteurs antitrypsiques ou antinutritionnels sont des facteurs inhibant la digestion des protéines.
C’est à partir de ces éléments que les détracteurs du soja ont construit leur argumentaire, tout en véhiculant des erreurs ou en interprétant abusivement des études scientifiques dont il faut rappeler qu’aucune à ce stade n’a démontré la moindre nocivité du soja sur l’être humain. Même l’ANSES dans son rapport de 2005 cité précédemment a écarté toute responsabilité du soja dans le cancer de la thyroïde ou l’hyperthyroïdie.
Il est à noter que les processus de fermentation neutralisent les phytates et les facteurs antitrypsiques. Ces derniers sont également détruits par la cuisson à haute température.
Le toxicologue, le Pr Jean-François NARBONNE a par ailleurs estimé que les experts français avaient exagéré les dangers du soja [2]. De même, voici ce que dit le Dr canadien Carol VASHON, docteur en physiologie médicale, consultant en nutrition, pourtant pro lait de vache, au sujet des approximations ou généralisations abusives de la WAPF : “Cet article contre le soja [NDR : rédigé par Sally Fallon, présidente de la Weston A. Price Foundation et de sa vice-présidente, Mary G. Enig et paru dans Nexus en avril-mai 2000] fait partie de leur campagne visant à contrer une certaine “démonisation” de la viande. Mais pourquoi toujours taper sur l’autre?” [3]
Alors certes, le soja envahit la nourriture industrielle sous forme de protéines végétales texturées ou hydrolysées, lécithine, glutamate monosodique, etc. Et du fait que les fèves de soja auraient le taux le plus élevé en glutamate de tout le règne végétal, le Dr américain Russel BLAYLOCK signale dans une interview en 2006, qu’une étude sur une durée de 25 ans a permis d’observer que les personnes qui avaient consommé le plus de soja étaient celles qui souffraient le plus de démence et d’atrophies du cerveau, rien que ça ! Il enfonce le clou en disant qu’il faut éviter les produits au soja comme si c’était du poison [4]. Sauf que l’ étude citée n’a fait l’objet d’aucune publication dans une revue scientifique. Et je ne pense pas avoir besoin de dire que les Asiatiques qui eux consomment du soja quotidiennement depuis des millénaires ont une santé physique et mentale bien meilleure que celles des Américains… [5] Tout cela pour dire que le soja déclenche des polémiques que je qualifie d’irrationnelles voire stériles.

Cinq études récentes viennent confirmer les effets bénéfiques ou protecteurs du soja

  • Les produits alimentaires à base de soja qui contiennent des isaflavones (lait de soja, tofu, thé vert, arachides) peuvent contribuer à faire baisser la tension artérielle. Réunion annuelle American College of Cardiology, 25 mars 2012[6]
  • La protéine de soja peut réduire de façon significative l’accumulation de graisse et de triglycérides dans le foie des personnes obèses. Etude de l’University of Illinois College of Agricultural, présentée à l’Expérimental Biology meeting 2012, 22 avril 2012[7]
  • Une alimentation riche en soja peut atténuer les effets induits par l’exposition au bisphénol A comme l’anxiété. Etude de la North State University, publiée dans la revue PLOS One le 5 septembre 2012 [8]
  • Le soja révèle des protéines anti-cancéreuses. Il s’agit de la première étude à montrer que certaines protéines du soja sont capables d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses des cancers du côlon (73%) , du foie (70%) et du poumon (68%). Etude conduite par 3 équipes de l’université de l’Arkansas, publiée dans la revue Food Research International de février 2013 [9]
  • Les isoflavones du soja prolongent la survie en cas de cancer du poumon. Cette étude portant sur 80.000 femmes chinoises atteintes d’un cancer du poumon a montré que les patientes aux apports alimentaires les plus élevés en soja (110 g/j) avaient une nette meilleure survie globale à 12 mois (60%) par rapport à celles à plus faible consommation (50 g/j) (50%). Etude publiée dans le Journal of Clinical Oncology le 25 mars 2013[10]

C’est donc une “pluie” d’études récentes toutes concordantes sur les bienfaits du soja qui vient contredire de façon percutante les délires des détracteurs du soja (puberté précoce chez les petites filles, féminisation des petits garçons, hyperthyroïdie, etc.).
Bien entendu, comme pour tout aliment, il n’est pas préconisé de consommer du soja à tout va, mais il est en tout cas rassurant pour les personnes qui appréciaient d’en consommer et qui avaient stoppé leur consommation de savoir qu’elles peuvent consommer du soja, comme le font quotidiennement des millions de personnes dans le monde, en toute sécurité.
Nous pouvons signaler également Hervé Berbille chercheur français qui a eu l’honneur de publier une étude qu’il a conduite avec son équipe dans la revue Food Research International de juillet 2010 montrant un potentiel effet inhibiteur des isoflavones dans la maladie d’Alzheimer [11]. Il est l’un des meilleurs experts français sur le sujet.

Conclusion

On peut consommer du soja sans craindre pour sa santé, en le choisissant de préférence bio, donc sans OGM.
Et l’on peut parfaitement acheter des produits issus de soja français et soutenir ainsi sa culture. Couvrant 50.000 hectares, principalement dans le Sud-Ouest, elle présente un intérêt pour les agriculteurs pour la rotation des cultures (reconstitution de l’azote).
Le soja constitue une excellente alternative à la viande, et se cuisine très facilement, je vous donnerai prochainement une recette de gratin de tofu au beurre de cacahuète absolument exquise, les enfants en ont raffolé.

N’hésitez pas à consulter mes autres articles sur le soja regroupés ici : https://naturo-passion.com/category/soja-2/

Références :
[1] http://www.afssa.fr/Documents/NUT-Ra-Phytoestrogenes.pdf
[2] http://www.lanutrition.fr/communaute/opinions/interviews/jean-francois-narbonne-les-experts-francais-ont-exagere-les-dangers-du-soja.html
[3] http://www.mangersantebio.org/973/le-soja-y-a-t-il-un-revers-a-la-medaille
[4] http://www.santeendanger.net/dossiers_interviewBlaylock.html
[5] http://www.jydionne.com/les-americains-sont-bons-premiers/
[6] http://www.cardiosource.org/News-Media/Media-Center/News-Releases/2012/03/Soybeans_BP.aspx => lien rompu. Mise à jour juin 2016 : http://www.acc.org/about-acc/press-releases/2012/03/25/15/19/soybeans_bp
[7] http://www.eurekalert.org/pub_releases/2012-04/uoic-uoi042012.php
[8] http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0043890
[9] http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996912004322
[10] http://jco.ascopubs.org/content/early/2013/03/21/JCO.2012.43.0942.abstract?sid=5fd83915-510a-4d39-a1ce-aa944a64ccd6
[11] Soy isoflavones as potential inhibitors of Alzheimer ß-amyloid fibril aggregation in vitro
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996910002620
Pour aller plus loin :

35 réflexions sur “Le point sur le soja

  • Merci pour cet article très instructif.
    A noter que les échos dans la presse de la position de l’ANSES à propos de l’alimentation des nourrissons ont fait croire qu’il s’agissait d’une dénonciation spécifique de l’usage de laits végétaux. En fait l’ANSES a mis en garde contre l’ensemble des laits non maternisés, et a cité à la fois les laits maternisés végétaux et animaux comme substituts possibles au lait maternel.http://www.anses.fr/fr/content/l’anses-pointe-les-risques-liés-à-l’alimentation-des-nourrissons-avec-des-boissons-autres-0

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    • Oui Estiva, c’est déjà un progrès dans la formulation employée par l’ANSES qui essaie peut-être de redorer son blason après son rapport controversé de 2005.

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  • Merci Estiva pour ce commentaire et les encouragements.
    Certes dans la présentation de son avis, l’ANSES dit que seules les préparations “formulées à partir de protéines animales ou végétales, permettent de couvrir les besoins du nourrisson” mais lorsqu’on lit l’avis en question, il est indiqué ceci : “Dans cette évaluation, on
    considèrera dans ces « autres boissons » : les boissons végétales parfois présentées comme des « laits végétaux » (à base par exemple de soja, de riz, d’amande, etc.), ainsi que les laits d’origine animale autre que bovine (par exemple chèvre, ânesse, brebis, jument, etc.)”.
    QUESTION : pourquoi le lait de vache ne figure pas dans la catégories “autres boissons” au même titre que celles listées comme étant impropres à l’alimentation des nourrissons ?

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  • Tous les laits/boissons végétales où la mention “maternisée” n’est pas insrite, est impropre à la consommation par les bébés..
    Le soja est un aliment très bon pour la snaté.
    Les asiatiques, les japonais entre autre en consomment à pratiquement tous les repas, le tofu chez eux, c’est un peu comme le pain chez nous 🙂
    PS: J’aimerais bien avoir la recette du gratin tofu cacahuette….miamiam ^^

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    • Merci Mimi pour ton commentaire. Je mettrai très prochainement la recette du gratin de tofu au beurre de cacahuètes qui n’est pas de mon invention mais j’ai adoptée !

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    • Mimi, je viens de publier la recette du gratin de tofu au beurre de cacahuètes et au lait de coco : Hummm, attention papilles, c’est un régal !

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  • Merci Florian! C’est vrai qu’il est toujours instructif de se rassurer sur les propriétés d’un produit!
    Si je peux ajouter quelque chose, c’est qu’on a trouvé au soja des propriétés inhibitrices de croissances qui seraient en partie responsables de la taille des asiatiques. On a remarqué qu’au bout de deux générations, les asiatiques qui ont émigré dans un pays tel que les Etats Unis grandissent considérablement plus que leurs ainés. (bon, si ils se mettent à se gaver de lait de vache bourré d’hormone de croissance, ça peut entrer en jeu aussi…)

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    • Merci de ta visite sur mon blog Cécile !
      Effectivement, le soja ne contient pas de facteur de croissance IGF1 contrairement au lait de vache et il me semble que c’est plus un avantage qu’un inconvénient, les méfaits du lait de vache n’étant plus à démontrer. Mes enfants faisaient bronchiolite et rhinite coup sur coup lorsqu’ils étaient bébés. Il en ont été débarrassés du jour où nous avons stoppé le lait de vache.
      Nous consommons du lait de soja une à deux fois par semaine au maximum.

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  • intéressant article. Je crois que le soja est un bon aliment à la condition de savoir le préparer et comment il est cultivé. Les pousses fraiches sont les meilleures 🙂
    Par contre je ne sais que penser der aliments qui se basent sur le soja, comme lait de soja tofu ect..car même si il y a du soja cela reste tout de même des produits transformés.

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    • Florent, je pense que tu confonds le soja avec les haricots mungo qu’on appelle abusivement pousses de soja ou germe de soja.
      Les aliments produits à base de soja sont consommés depuis des centaines d’années en Asie.
      Si on ne veut pas acheter des produits déjà transformés, il est possible de fabriquer soi-même le lait de soja à base de graines de soja jaunes dépelliculées avec une machine, et on peut faire ensuite du tofu en ajoutant du nigari ou chlorure de magnésium.

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  • Peut être que l’on ne parle pas de la même chose alors.
    Désolé , cependant je reste davantage fidèle au fruits et légumes locaux 🙂 Simple facile et qui font tourner l’économie locale .

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    • Florent, le soja est cultivé aussi en France et est de très bonne qualité (on en trouve BIO et donc non OGM) !
      Consommer des produits issus de soja français contribue donc à l’économie locale.

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  • Il est important de mentionner que la Weston A. Price Foundation est un lobby pour la consommation de viande et de lait de vache. Sa présidente n’hésite pas à traiter les végétariens de « fanatiques »…Ses textes sont de vrais délires sans fondements scientifiques sur le végétarisme/véganisme. C’est curieux, mais on trouvera plus facilement de l’info sur les dangers du soya mais plus rarement sur les dangers de la viande.
    http://liberationanimale.com/2010/04/20/dangereux-le-soya/

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    • Merci Marjolaine pour ces précisions. Je suis très surpris de voir des végétariens produire des “études” de la WAPF qui sont très criticables et aucunement corroborées par d’autres études qui elles sont publiées dans des revues de pairs, les seules valables, même si elles ne sont pas exemptes non plus de critiques et peuvent être remises en cause.

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  • Merci Marjolaine pour ce commentaire.
    Je n’ai jamais vu un autre aliment déclencher une telle polémique. Difficile pour le quidam de se faire une religion sur le sujet…

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  • Haas Richard

    Bonjour,
    Je suis un ancien professionnel de la santé de près de 77 ans.
    Bravo pour vos news. Espérons que vous allez pouvoir les diffuser dans le temps car la charge de travail sera vite énorme.
    Concernant le soja est-il néfaste ou pas pour la santé des européens ?? Le problème est ambigu. Personne n’a de données scientifiques béton. On peut simplement remarquer que les asiatiques le consomment sous forme lacté-fermenté ce qui n’est pas le cas chez nous. Ainsi on ne peut pas comparer les résultats obtenus sur la santé des asiatiques et les nôtres. Sans être alarmiste j’estime qu’il faut être prudent et recommander le soja lacté-fermenté.
    Concernant le lait de soja que l’on donne au nourrissons cela peut être catastrophique et je pense que toute personne un peu censée ne va pas le faire. Une alarme voulue des autorités pour discréditer les produits naturels à base de plantes ??
    Cordialement.
    Richard.

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  • Merci Richard pour ce commentaire et bienvenu sur ce blog.
    Aucune donnée ne permet d’indiquer la moindre toxicité du lait de soja chez l’enfant de moins un an (tant qu’il ne constitue bien entendu pas l’aliment principal).
    Il n’est pas exact de dire que les asiatiques consomment le soja principalement sous forme lacto fermentée. C’est une rumeur tenace et très répandue, en tout cas sans fondement.
    Je mentionnerai dans un 3e article sur le soja (car j’ai à nouveau reçu de nombreuses réactions !) la description de produits à base de soja qu’avait faite un voyageur au Japon.
    Les habitants d’Okinawa consomment encore plus de soja que les autres japonais et c’est sur cette île qu’il y a la plus grande proportion de centenaires !

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  • Bonjour je rentre en contact avec vous car comme j’avais dernièrement écris un article sur le soja sur différents supports (revue et internet) l’on m’a questionné à propos de votre article. Je ne souhaite pas entrer dans une polémique POUR OU CONTRE LE SOJA, mais juste si vous le souhaité débattre sur ce que l’expérience et la science peuvent nous apporté comme information.
    Voici l’article que j’ai écris. Si vous souhaitez que l’on en discute, je reste à votre écoute. Merci en tout cas pour le débat que vous proposez. Je vous laisse mes coordonnées emails si vous souhaitez réagir. MERCI A VOUS ET BONNE CONINUATION POUR VOUS TRAVAUX DE RECHERCHE
    D’après une étude publiée par le Lancet en 1997, le seul fait de boire 2 verres de lait de soja par jour est suffisant pour perturber le cycle menstruel des femmes.
    Le plasma des enfants nourris au lait maternisé à base de soja contient de 13000 à 22000 fois plus d’œstradiol (œstrogène ou hormone féminine) que le plasma des enfants nourris au lait de vache maternisé (Sally Fallon, 3ème symposium international sur le soja). De nombreux végétaux comestibles contiennent des phytoestrogènes, mais leur concentration en hormone ostrogénique est dix mille fois moindre que dans le soja.
    D’autre part, on a estimé qu’un bébé nourri exclusivement de lait de soja reçoit l’équivalent en oestrogènes (proportionnellement au poids de corps) d’au moins cinq pilules contraceptives par jour, ce qui entraîne une puberté précoce chez les filles. Chez les garçons le soja multiplie par cinq les risques d’anomalies du pénis, lorsque la mère a usé largement du soja pendant sa grossesse. Il est conseillé de manger du soja uniquement fermenté, si l’on souhaite en consommer un peu.
    Le soja est fortement déconseillé pour les bébés. En cas d’allergie aux protéines du lait de vache, ne pas lui substituer du lait de soja : cette légumineuse fait partie des allergènes reconnus. Le soja est déconseillé aux enfants en général, surtout au-dessous de trois ans ; ensuite, on peut en proposer, ni trop, ni trop souvent. Le soja est aussi déconseillé aux femmes ayant eu des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein. En effet, chez les souris, les isoflavones peuvent favoriser le développement de tumeurs.
    L’adulte pourra en consommer, sous forme fermentée de préférence, de temps à autre, et modérément, quelques fois par mois au maximum. Michel Dogna précise que, d’après certaines études, il semble que les personnes mangeant, ne fût-ce que deux ou trois fois par semaine, une portion normale de tofu, présentent un rétrécissement accéléré du cerveau joint à une diminution des fonctions cognitives. D’autres études datant de 1986, auraient prouvé que l’ingestion régulière de soja peut mener à de sérieux problèmes neurologiques et entraîner des troubles émotionnels, allant de la mauvaise humeur à la dépression chronique ou permanente.
    Les Chinois et les Japonais utilisent surtout le soja comme condiment et non comme substitut des protéines animales. Un Français particulièrement friand de produits au soja en avalera davantage que la moyenne des Asiatiques. Les Japonais, les plus gros consommateurs du continent, ingèrent en moyenne 45 mg d’isoflavones par jour (oestrogène). C’est moins que la quantité que l’on trouve dans un seul steak végétal ou un bol de « tonyu ». Les aliments modernes commercialisés à base de soja en dénaturent les protéines et augmentent le taux de carcinogènes. Le soja est à consommer de préférence fermenté sous forme de : miso, tempeh, natto, shoyu, tamari. En effet la fermentation permet de détruire la quasi-totalité des toxiques du soja.
    La consommation de soja cuit, pour varier les menus, devra rester très modérée et occasionnelle. Selon le docteur Claude Hughes, le soja s’est doté de certains moyens pour lutter contre ses prédateurs naturels. Il constitue ainsi un contraceptif oral puissant, chargé de nombreuses toxines, ce qui fait que les prédateurs qui en mangent diminuent en nombre et en taille.
    Eléments toxiques du soja :
    • facteur d’agrégabilité plaquettaire ;
    • facteur antithyroïdien, facteur anti-croissance ;
    • facteur antri-trypsinogène (qui entrave la bonne digestion des protéines), toxique pour le pancréas et anti-croissance ;
    • grande richesse en acide phytique inhibant l’absorption des minéraux et des oligo-éléments, en particulier le zinc ;
    • action stéatogène (dépôts d’acide gras) au niveau hépatique.
    Il a été constaté chez de nombreux enfants nourris au lait de soja, une altération de la muqueuse intestinale avec dégradation des villosités, favorisant la maladie coeliaque (du côlon). Le soja et ses dérivés peuvent se trouver dans certaines margarines, dans certains bouillons végétaux, dans les concentrés de protéines végétales, etc. Les isoflavones (précurseurs des oestrogènes) sont très faiblement dosés dans l’huile de soja. Mais cette dernière n’est pas conseillée en raison de la dureté de sa graine qui favorise même en expression dite à froid, une température de sortie de la presse relativement élevée, autour de 80°C.
    http://www.ericdarche.com
    http://www.carevox.fr/nutrition-regimes/article/la-consommation-de-soja-est-elle

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    • Cher Eric Darche, vous parlez de Michel Dogna qui pour lequel j’ai un grand respect concernant les informations qu’ils apportent depuis des décennies -si nous parlons du même!-. Pourriez-vous me retrouver l’article ou le passage qui décrit le problème de rétrecessement de cerveau? Je vous en remercie. J’ai dû mal à avoir une opinion propre sur la consommation du soja et ces éventuels dégats. Je ne peux qu’apprendre de TOUT ce que je lis, et faire un choix. Merci pour vos informations qui contredisent celles des autres! Je reste perplexe dans tout cela puisque cela fait des années qu’on nous dit que le soja n’est pas digeste…mais sous quelle forme vraiment?

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  • Encore un disciple de Sally Fallon! C’est pour quand des recommandations, non pas pour faire peur avec le soya mais plutôt avec les protéines animales???

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  • M. Darche, vos pseudos affirmations sur le danger du soya sont limites comiques. Dire, sans rire, que le soya fait rétrécir le cerveau,vraiment, c’est ridicule!!! En Chine (et au Japon) on mange du tofu depuis des millénaires, de la soupe au dessert… Informez-vous sur qui est vraiment Sally Fallon; elle travaille pour le lobby de lait vache et ses écrits transpirent d’une haine profonde et un mépris pour les végétariens/végétaliens. Il n’y a rien de scientifique dans ses mises en garde sur le soya, surtout lorsqu’on sait que de nombreuses études « scientifiques » ont été faites sur des rats!

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  • Merci pour l’article!
    Je trouve que c’est vraiment ironique qu’il y a de gens qui critique la consommation du soja, mais ils mangent des viandes et des produits animaux qui proviennent des animaux qui sont nourrissent avec soja de qualité très douteuse.

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  • De toute manière, il y aura toujours un flou sur les aliments aimés ou conseillés par les non mangeurs de viande ou qui souhaitent en reduire leur consommation.
    Les lobby sont puissants, et on peut le voir quand on regarde la pub avec les squelettes et le loup à la TV pour dire à nos enfants qu’ils faut absolument qu’ils mangent des produits laitiers chaque jour!
    Bon nombre d’enfants remercieraient leurs parents de ne plus boire de lait lorsqu’ils verraient qu’ils sont beaucoup moins malades et n’ont plus de troubles ORL toute l’année.
    Alors quand ont parle de lait contre l’ostéoporose,, quand on sait que le lait entraîne une décalcification pour sa digestion…
    merci les lobby.
    En bref, je pense qu’il n y a qu’une chose à retenir ,et cela vaut pour TOUT aliments : le danger est dans l’EXCES.
    et pour ceux qui critiquent les non mangeurs de viande qui prennent des compléments vitaminiques et minéraux: connaissez vous les animaux-emballages? 😉

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    • Je n’ai pas l’intention de poursuivre la polémique au sujet du soja. Personnellement je ne consomme pas de soja non fermenté, mais bien du miso, du tamari et du shoyou.
      Je ne mange pas de viande et pas de tofu. N’étant plus toute jeune, j’ai connu les magasins bio “sans tofu” dans les étals, il y avait cendant du soja texturé qui ne m’a pas tentée. Puis petit à petit ce fut le déferlement. Avec une profusion de livres, et ça continue. Des linéaires entiers de fromages de soja, de yaourts de soja (aux fruits aussi et je rappelle que le soja étant une légumineuse il s’agit d’une mauvaise association), de toutes sortes de pâtés, de sauces, de crèmes, de galettes variées… À l’évidence il y avait une niche commerciale très intéressante, surtout à notre époque où tout le monde est pressé et que la préparation des repas est parfois devenu une corvée pour certains.
      Quand le tofu est apparu je ne l’ai pas rejeté, j’ai tenté de l’apprivoiser et c’est très facile, ça n’a aucun goût, ça s’accommode avec tout et en conséquence cela permet d’être créatif. Mais comme je sais que les légumineuses sont chargées en purines et que le soja en détient le record, je n’en ai pris que modérément. Et puis je m’en suis passée et j’ai mis les livres au rebut. Je me contente de nos légumineuses ancestrales, si variées, si goûteuses et qui ne sont pas encore menacées, en tout cas je l’espère, par les manipulations génétiques.
      Je pense que mes propos sont de nature à ne heurter personne. Et je ne participe pas à la croisade anti ou pro soja.
      J’ajouterai juste que les végétariens célèbres du passé n’avaient pas de tofu à leur disposition et cela ne leur manquait certainement pas.
      Bien cordialement,
      Nicole

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  • Moi ce qui me fait sourire dans toutes ces polémiques à propos du soja, c’est que des chercheurs se torturent l’esprit, dépensent des fortunes pour tenter de démontrer les effets délétères d’une consommation de soja en nous pondant des études des plus “à la pointe” du savoir.
    Par contre lorsqu’il s’agit de démontrer les effets délétères d’une consommation de lait de vache, là il n’ y a plus personne ! Aucuns ou rares sont les scientifiques qui souhaitent se mouiller !
    Où sont les études “à la pointe” sur les effets d’une consommation excessive du Lait de vache et tous ses produits dérivés ????
    Hein ? Où sont-ils ? Comme c’est étrange ????…

    Répondre
  • Elisabeth

    Je crois aux vertus du soja.
    Je vous raconte mon histoire:
    J’ai eu l’ablation totale de la thyroïde en 1997; je prends donc à vie de la lévothyrox depuis cette période.
    Je suis hypertendue depuis 2010 et sous isoptine LP.
    Suite à un début de calcification de mon sein gauche en 2012, pour éviter la biopsie, j’ai arrêté de manger de les viandes rouges, les volailles et ne mange en remplacement que poissons et champignons.
    J’ai arrêté de boire du lait de vache.Je me supplémentais donc par des comprimés de calcium à la vitamine D.
    Mais depuis quatre mois, je ne bois que du lait de soja et mange beaucoup de légumes.
    Depuis la prise du lait de soja ma tension artérielle a baissé (10/6 ou 11/7) au réveil et 12/7 à 14/8 dans la journée.
    Après un ECG qui s’est avéré normal,le medecin m’a recommandée la suspension de la lévothyrox pendant 6 mois et la prise de isoptine lorsque ma tension devient haute.
    Les calcifications ont cessé de progresser.
    Je me surveille donc et reviens faire un témoignage dans six mois.
    Cordialement
    Elisabeth
    ABIDJAN

    Répondre
  • DALLA COSTA

    Bonjour,
    Actuellement en soin pour cancer du sein infiltrant hormono-dépendant, puis-je prendre un complement alimentaire de soja ? Je suis perdue dans ce que je lis.
    Cordialement
    Evelyne

    Répondre
    • Evelyne, le mieux est d’en parler à votre médecin traitant ou à votre oncologue en leur indiquant la révision de la position des oncologues américains au sujet du soja.

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      • Bonjour Florian,
        super votre site ! merci pour tout le temps que vous y consacrez !!!
        Cependant petit bémol lorsqu’il s’agit, comme Evelyne, de s’interroger sur des cas “particuliers” comme les cancers hormono-dépendants : on entend tout et son contraire.
        Et dans votre article il n’est question “que” du soja : quid de la transformation des aliments lors de la digestion par le foie et de la production de génistéine et daidzéine pour des aliments comme le brocoli : bon ? pas bon ? on ne sait plus à quel saint se vouer ?
        Quant à poser la question à son oncologue, là on est en pleine utopie : au mieux il nous prend pour une folle et ne répond pas ; au pire il nous envoie bouler…
        Conclusion : je m’adresse à Florian, autrement plus ouvert que la grande majorité des médecins (oncologues ou autres) : génistéine et daidzéine sont-elles fréquentables ?

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        • Le brocoli ne contient pas de génistéine et de daïdzéine (isoflavones) mais une autre catégorie de phytoestrogènes, les lignanes.
          Les isoflavones des aliments à base de soja sont ingérées sous forme de glycosides, c’est-à-dire liées à un sucre : génistine, daïdzine, glycitine. Sous l’action d’enzymes de la flore intestinale et de l’acide gastrique, elles sont déglycolysées (séparées du sucre) pour devenir les molécules bioactives bénéfiques pour la santé : génistéine, daïdzéine et glycitéine. Elles sont absorbées au niveau de l’intestin grêle et du côlon, passent dans le foie, peuvent revenir dans le côlon puis enfin sont éliminées dans les urines et les fèces.

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          • Bonjour,
            je vous remercie infiniment d’avoir pris le temps de me répondre.
            Je ne suis pas une professionnelle de la santé… juste une patiente qui essaie de s’y retrouver car je n’arrive pas à trouver la bonne information… même auprès des thérapeutes (homéopathes, nutritionnistes…)
            Je vais essayer d’être plus claire dans la formulation de ma question : quand on lit le rapport de l’AFSSA de mars 2005, page 54, le brocoli est mentionné comme un des légumes contenant le plus d’isoflavones (la daïdzéine en l’occurrence, une fois métabolisé ?)…
            Cependant il me semblait, et comme vous le dites dans votre réponse, que le brocoli était un lignane donc, malgré tout, un phyto-oestrogène : à ce titre est-il souhaitable d’en consommer lors d’un cancer hormono-dépendant ?
            Voilà, j’espère avoir été plus explicite ;o)

          • Le brocoli contient vraiment très peu d’isoflavones au regard du soja. Sur le document que vous mentionnez, le brocoli contient 14,8µg de daïdzéine pour 100 g tandis que le tofu en contient 10 316 µg (page 380), soit environ 700 fois plus toutes proportions gardées ! L’un comme l’autre peuvent bien évidemment être intégrés dans l’alimentation, variée et équilibrée, des patientes atteintes de cancer hormonodépendants, la littérature épidémiologique mettant clairement en avant l’hypothèse d’un risque de mortalité et un taux de récidive réduits pour les patientes qui consomment le plus de soja. Après, chaque personne a son histoire, son terrain biologique, sa pathologie. Il convient d’avoir une approche personnalisée au regard de nombreux paramètres.

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