Soja

Le soja avenir de la saucisse en Allemagne ?

Saucisse soja wurst soya
Le célèbre plat national allemand “Wurst Kartoffeln” (saucisse – pommes de terre) vit-il une mutation d’ampleur avec l’abandon de la viande de porc au profit des protéines végétales issues du soja ?
La chaîne de supermarchés végans, Veganz, commercialise les fameuses saucisses à base de soja qui connaissent un grand succès. Doté déjà de 3 magasins, elle compte en ouvrir une vingtaine en Europe d’ici 3 ans.
Les Allemands se tournent de plus en plus vers des produits n’incluant aucune matière issue d’être vivants (ni viande, ni lait, ni oeuf, ni miel, ni cuir, ni laine, …)
Dans les magasins Veganz, on peut trouver des saucisses au soja et au tofu, ou des schnitzels (classiquement, de l’escalope de porc panée) à base de protéine de blé, qui ressemblent à s’y méprendre à de la viande.
Ces succédanés de viande sont “une part importante de notre chiffre d’affaires” car “en réalité la plupart de nos clients ne sont pas véganes à 100% et ne veulent pas bouleverser leur mode d’alimentation, ils veulent des produits qui ressemblent à ce qu’ils connaissent déjà”, explique le fondateur Jan Bredack, 41 ans.
Par ailleurs, “environ deux tiers des végans le sont devenus pour des raisons éthiques, seule une minorité d’entre eux sont réellement dégoûtés de la viande” déclare Sebastian Zösch, le président de la fédération des végétariens d’Allemagne (Vebu), dans un entretien avec l’AFP.
Les adeptes du véganisme essaient de vivre sans exploiter les animaux, que ce soit pour se nourrir, s’habiller, ou pour tout autre but.
L’Allemagne compte près de 700.000 végans, dont le nombre croît de 20 à 30% par an, sur un total de près de sept millions de végétariens, selon Vebu. Les scandales à répétition autour de la viande, comme celui tout récemment sur le cheval, ne font que grossir leurs rangs.
Il n’est pas étonnant de constater que le marché allemand des succédanés de viande a bondi ces dernières années parallèlement à la hausse de la population végane: “ce segment a presque triplé entre 2009 et 2012 pour représenter aujourd’hui plus de 60 millions d’euros”, selon M. Zösch.
C’est encore bien maigre par rapport aux quelque 32 milliards d’euros du marché de la consommation de viande et charcuterie dans le pays. Mais les grands acteurs du secteur ne veulent pas laisser cette niche prometteuse leur échapper.
Ainsi dans le sillage de petits producteurs pionniers se positionnent des géants de la viande comme Vion Food, qui a lancé depuis quelques années Vegetaria, une gamme de substituts de viande.
Gare toutefois aux excès d’additifs dans la “viande végétale”, un phénomène en contradiction avec le message de santé et de développement durable que leurs producteurs et distributeurs veulent promouvoir.
“Par le passé, certains substituts de viande que nous avions fait tester en laboratoire avaient révélé des traces de soja génétiquement modifié“, des arômes ou des traces d’acides gras toxiques, note Birgit Hinsch, rédactrice à la rubrique alimentation du magazine pour consommateurs Ökotest.
Quant au goût, “certains produits se rapprochent effectivement de la viande, mais souvent leur consistance est plus molle, plus élastique”, constate Mme Hinsch.
Le salut pour les gourmets végans viendra peut-être de la viande in vitro, fabriquée à partir de cellules d’animaux, sur laquelle travaillent des scientifiques dans le monde entier, notamment aux Pays-Bas. Mais vu l’état actuel des recherches, ce n’est pas encore pour demain.
Pour ma part, je suis végétarien depuis 6 ans, après une longue période où je ne mangeais déjà presque plus de viande. Je m’en suis progressivement déshabitué au point de ne plus avoir envie d’en manger du tout. Et les ersatz de viande ne m’attirent pas du tout. Dans un restaurant chinois végétarien de Paris que j’ai testé il y a peu, on peut trouver par exemple des « brochettes de boulettes de porc » ou des « brochettes de boeuf  à la citronnelle ». C’est tout de même curieux pour un resto végétarien de proposer des noms de plats à base de fausse viande. Je ne dis pas que ce n’était pas bon (même si la sauce gluante et sûrement bourrée de glutamate n’était pas du meilleur goût), mais pourquoi afficher des noms d’animaux au menu alors qu’on se présente comme un établissement végétarien ? Comme le dit très bien l’activiste américain Gary Yourofsky (dont je publierais prochainement un de ses plus poignants discours), nous mangeons (ou avons mangé) de la viande « par habitude, tradition, commodité et goût » et il n’est pas facile de s’en défaire, en France encore moins qu’ailleurs...

SOURCE : Dépêche AFP – 18/04/2013 – En Allemagne, le soja est l’avenir de la saucisse
Allez faire un tour sur le site www.veganz.de :
http://www.veganz.de/

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