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La nattokinase et les risques cardiovasculaires

La nattokinase
Connaissez-vous le natto ? Il s’agit d’un aliment sain et naturel, très réputé au Japon, composé de fèves de soja fermentées. Ma première dégustation, racontée dans cet article a constitué une véritable aventure, tant nos palais occidentaux sont peu préparés au goût et à la texture. En l’accommodant avec un légume cru rapé (carotte, chou, poireau, échalote, etc.) et un condiment (sauce soja, moutarde ou wasabi), on arrive à en faire un met délicieux. Le natto possède en outre d’indéniables atouts micronutritionnels, liés notamment à la nattokinase qui a fait l’objet d’un article dans le nouveau magazine Nature Sciences Santé que je vous partage ci-après.
La nattokinase est une enzyme naturellement présente dans le natto, un aliment traditionnel du Japon consommé depuis plus de 1000 ans. Le natto est produit par la fermentation de graines de soja sous l’action d’une souche particulière de bactérie, Bacillus subtilis var. natto. La nattokinase a montré in vitro une activité fibrinolytique (c’est-à-dire qui dissout la fibrine, la trame fibreuse des caillots sanguins) et, administrée à des animaux par voie parentérale, une action thrombolytique (c’est-à-dire qui aide à désagréger les caillots sanguins). Il existe encore assez peu d’études publiées sur l’homme.
C’est en 1907 qu’un chercheur japonais découvre une activité d’enzyme protéase dans le natto. En 1925, il est démontré que cette protéase dégrade la fibrine et la gélatine. En 1956, elle est purifiée et sa composition en acides aminés caractérisée. Elle est baptisée nattokinase dans les années 1980 en même temps que son activité fibrinolytique est confirmée.

Fibrinogène et santé cardiovasculaire

Le fibrinogène est une protéine qui joue un rôle indispensable dans la coagulation. Il est produit par le foie et libéré dans la circulation sanguine en fonction des besoins de l’organisme avec plus d’une vingtaine d’autres facteurs de la coagulation. Lorsqu’un vaisseau sanguin est endommagé, ces différents facteurs agissent ensemble en cascade pour l’activer. Le fibrinogène, soluble dans le sang, est alors transformé en fibrine insoluble qui précipite en petits filaments qui vont s’entrelacer pour former un filet qui adhère à la zone endommagée en incorporant des fragments de cellules, constituant un caillot sanguin stable. Celui-ci colmate la brèche vasculaire, stoppe la fuite de sang et reste en place jusqu’à ce que la zone soit cicatrisée. Le niveau de fibrinogène a tendance à augmenter avec l’âge ce qui s’accompagne d’une élévation de l’agrégation plaquettaire. Un rapport (1) réalisé par une équipe de chercheurs de Harvard montre que lorsque la concentration de fibrinogène est trop élevée, il représente alors un risque cardiovasculaire.  La nattokinase au Japon
Les chercheurs ont examiné des données provenant de femmes enrôlées dans la Women’s health Study, un essai contrôlé contre placebo sur l’effet d’une faible dose d’aspirine et de vitamine C dans la prévention des maladies cardiovasculaires et du cancer chez des femmes âgées de quarante-cinq ans et plus. Elles ont été suivies pendant une dizaine d’années jusqu’en 2005. Des échantillons sanguins de 27 742 femmes ont été prélevés au moment de leur enrôlement dans l’étude et des dosages du fibrinogène et de la CRP (protéine C-réactive) ont été effectués. Au cours de la dizaine d’années de suivi, 898 accidents cardiovasculaires sont intervenus. Les niveaux de fibrinogène et de CRP étaient tous deux associés à ce risque d’incident. Les femmes dont les niveaux de fibrinogène étaient supérieurs à 393 mg/dl et ceux de CRP supérieurs à 3 mg/L avaient un risque 3,45 fois plus important d’avoir un problème cardiovasculaire que celles ayant un niveau de fibrinogène inférieur à 329 mg/dl et de CRP inférieur à 1 mg/L. Un essai clinique (2) en ouvert, autocontrôlé a porté sur trois groupes de sujets : des volontaires en bonne santé, des patients avec des facteurs de risque cardiovasculaire et des patients sous dialyse. Tous les sujets ont ingéré quotidiennement pendant deux mois deux gélules de nattokinase (2000 FU par gélule). Les niveaux élevés de trois facteurs de la coagulation sont associés à un risque de maladie cardiovasculaire : le fibrinogène et les facteurs VII et VIII ont été mesurés au début de l’étude et à la fin. Ils ont diminué dans les trois groupes de sujets.

Nattokinase et hypertension

La consommation de natto a la réputation d’abaisser la pression sanguine. La capacité de la nattokinase à diminuer l’hypertension a été montrée chez des rats Wistar. Quelques études sur l’homme ont également été publiées.
Quatre-vingt-six sujets âgés de vingt à quatre-vingts ans avec une hypertension de stade 1 ou un état de pré-hypertension ont reçu quotidiennement pendant huit semaines une gélule de nattokinase (2000 FU) ou un placebo. La supplémentation (3) en nattokinase a fait baisser l’activité de la rénine, une enzyme responsable de la conversion de la protéine angiotensinogène en angiotensine I qui, à son tour, est transformée en angiotensine II. C’est cette dernière qui provoque une vasoconstriction entraînant une augmentation de la pression sanguine. La supplémentation a également eu pour résultat une baisse des pressions sanguines systolique et diastolique. Une autre étude (4) a évalué les effets de la consommation de nattokinase sur une population nord-américaine souffrant d’hypertension. Soixante-dix-neuf sujets avec une pression sanguine élevée (pression systolique ≥ 130 ou pression diastolique ≥ 90 mmHg) ont consommé pendant huit semaines 100 mg par jour de nattokinase ou un placebo. Des échantillons de sang ont été prélevés avant le début de l’étude et à la fin pour doser l’activité de la rénine plasmatique, le facteur de von Willebrand et le facteur-4 plaquettaire. Les résultats ont montré une réduction des pressions systolique et diastolique dans le groupe consommant de la nattokinase. Cette réduction a été plus importante chez les hommes. La diminution du niveau du facteur de von Willebrand, un médiateur de l’adhésion plaquettaire, dans le sous-groupe des femmes, suggère une possible réduction du risque d’accident vasculaire cérébral. Le niveau d’activité de la rénine a également été normalisé. D’autres études portant sur de plus vastes échantillons devront venir confirmer ces résultats.
(1) Mora S et al., Additive value of immunoassay-measured fibrinogen and high-sensitivity C-reactive protein levels for predicting incident cardiovascular events. Circulation 2006 August 1 ; 114(5) : 381-7.
(2) Hsia CH et al., Nattokinase decreases plasma levels of fibrinogen, factor VII and factor VIII in human subjects. Nutr Res 2009 Mar ; 29(3) : 190-6.
(3) Kim JY et al., Effects of nattokinase on blood pressure : a randomized, controlled trial. Hypertens Res 2008 Aug ; 31(8) : 1583-8.
(4) Jensen GS et al. Consumption of nattokinase is associated with reduced blood pressure and von willebrand factor, a cardiovascular risk marquer : results from a randomized, double-blind, placebocontrolled, multicenter North Americanclinical trial. Integr Blood Press Control 2016 Oct 13 ;9 : 95-104.
Cet article est extrait de la revue Nature Santé Science, fondé par Brigitte Karleskind qui a aimablement donné son accord pour un partage sur ce blog.
Vous trouverez plusieurs compléments à base de nattokinase sur ce site marchand.

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Découvrez tous mes articles sur le soja publiés sur ce blog : https://naturo-passion.com/soja/

21 réflexions sur “La nattokinase et les risques cardiovasculaires

  • Bonsoir Florian,
    Un article très intéressant comme toujours….
    Malheureusement, il n’est pas très facile de trouver le natto dans le
    commerce…
    Pourtant j’aimerais bien y gouter.
    Bonne soirée,
    Pascale.

    Répondre
  • Comme quoi, l’Asie a encore bien des choses à nous apprendre 😉
    Merci pour cet article (et les autres !)

    Répondre
  • Bonjour,
    Merci beaucoup pour cet article et pour ce concours !
    Bonne continuation.

    Répondre
  • Mélina

    Pour le tirage au sort !
    Toujours aussi sympa ce site internet! plein de points communs avec ma vision 😉
    Bonne continutation

    Répondre
  • Bonjour Florian,
    Article intéressant, je ne connaissais pas le natto, ça me fait penser au Tempeh version moins compactée. Ma dernière tentative Tempeh s’est soldée par un échec, je n’arrive pas à me faire au goût.

    Répondre
  • Clotilde

    Bonjour
    Faut vraiment que je parte découvrir le Japon !!
    Merci pour ce concours.
    Bonne journée !!

    Répondre
  • Gaëlle

    Bonjour,
    J’avais entendu parler du natto pour sa vitamine K2 mais je ne connaissais pas cette enzyme. Encore une belle piste thérapeutique à explorer ! Merci pour la découverte !
    Ce nouveau magazine a l’air très intéressant et prometteur ! Super cadeau de Noël , merci !

    Répondre
  • Beausseron

    Je participe merci au concours vos informations sont très interessantes

    Répondre
  • patourel

    Bonjour,
    merci pour l’article de qualité avec des nouvelles infos et pour le concous.
    A+ Hugo

    Répondre
  • Merci Florian !
    J’ai hâte de découvrir “Nature Sciences Santé”
    Bonne soirée

    Répondre
  • Carole BRUYANT

    J’entends régulièrement parler du natto mais je n’ai hélas jamais eu l’occasion d’y goûter. Je suis déjà fan de tempeh et de miso (fan de miso ??? addict serait plus juste, je suis restée des années sans en acheter car dès que j’ouvrais le pot, je le finissais en 2/3 jours (voire moins..)…), 2 produits de soja fermentés qui sont aussi très intéressants (et pas toujours appréciés par certains palais occidentaux ;o) !).
    Merci pour cet article et merci pour ce concours, auquel je participe, ce magazine a l’air passionnant !

    Répondre
  • Bonjour,
    Article très intéressant, comme toujours, merci pour le lien concernant Nature Santé Science, hop dans les favoris et merci pour ce jeu qui va faire 2 heureux.

    Répondre
  • Richard

    Bonjour Florian,
    Excellent article.
    Le problème de coagulation et d’agrégation plaquettaire est une gros problème chez beaucoup de personnes âgées. La médecine classique prescrit des anti-coagulants, souvent à base d’un dérivé de coumarine ayant plusieurs inconvénients et en particulier celui de ne pas être maitrisé malgré des prises de sang de contrôle régulières.
    La nettokinase est une bonne alternative mais personnellement je ne conseillerai pass de la mettre en route sans contrôle sanguin préalable.
    Richard.

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  • Adélaïde BENOIT

    Merci beaucoup pour cet article et ces informations. 🙂

    Répondre
  • Encore un article très intéressant!
    Et merci pour le concours!

    Répondre
  • Dorothee

    Un article très intéressant sur un produit méconnu et pourtant très utile à notre santé
    Merci!

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  • Jean-Paul

    Merci pour cet intéressant article, je vais me mettre en chasse pour trouver du nato

    Répondre
  • Larguier

    Bonjour
    Je viens de voir le concours et je participe avec joie. Ce serait un régal de pouvoir découvrir de nouvelles choses!
    De bonnes fêtes à tous
    Merci

    Répondre
  • Le tirage au sort a désigné comme gagnants des deux abonnements : Richard du Haut-Rhin et Clotilde de l’Essonne. Bravo à eux et merci à tous de votre participation.

    Répondre
  • Très intéressée par vos articles , je suis abonnée à votre newsletter
    J’emploie la serrapeptase , qui joue le même rôle que la nattokinase que j’ai déjà testée

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