Phytothérapie

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

quest-ce-que-la-phytotherapieLa phytothérapie, c’est l’emploi de plantes ou de médicaments à base de plantes pour soigner les différents maux dont vous pouvez être victime. On utilise ainsi fleurs, feuilles, racines voire plantes entières cueillies dans la nature, mises en oeuvre sous forme de tisanes, de gélules, de teintures mères homéopathiques, d’extraits.
La phytothérapie occupe une place très importante dans l’art médical de notre époque, qu’elle soit prescrite par un médecin phytothérapeute ou prise spontanément en automédication sur les conseils de votre pharmacien ou après lecture d’un guide sérieux et documenté. Il est évident que l’automédication est toujours risquée car chacun d’entre nous n’est peut être pas le mieux placé pour diagnostiquer avec précision le mal dont il est victime et le médicament adéquat. Dès que les choses traînent un peu ou prennent un tour préoccupant vous ne devez jamais hésiter à consulter votre médecin.

La rançon de la médecine moderne

La médecine est Une et dispose de nombreux moyens pour traiter la maladie. La médecine basée sur la chimiothérapies et la pratique hospitalière a fait d’énormes progrès. Les antibiotiques qui ont été mis au point, ont sauvé bien des vies. Les vaccins ont permis d’éradiquer des épidémies autrefois meurtrières. Grâce à la découverte des hormones que l’on a appris ensuite à synthétiser, on traite aujourd’hui des diabètes insulino-dépendants, des insuffisances thyroïdiennes pouvant avoir des conséquences gravissimes. L’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale bénéficient de cardiotoniques et diurétiques modernes. De nouvelles chimiothérapies apparaissent qui permettentde stopper et parfois de guérir des maladies effroyables comme les cancers, la tuberculose, le sida.
Des anesthésies, de plus en plus raffinées, conduisent à réaliser des interventions chirurgicales délicates, longues et compliquées.
Tout cela a une rançon. La médecine bute sur la notion de toxicité, du iatrogène.
Les antibiotiques, trop largement dispensés, ont engendré des résistances bactériennes les rendant inefficaces dans certaines maladies infectieuses.
Le traitement hormonal substitutif de la ménopause, prescrits par les gynécologues a révélé au-delà de 5 ans des dangers : augmentation du risque de cancer du sein, augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral.
Les règlements deviennent de plus en plus stricts quant à la conduite automobile. L’alcool est à juste titre traqué sans pitié. Mais la prise au long cours de tranquillisants, de somnifères, d’antihistaminiques modifient nos réflexes de conducteurs. Des recommandations informant les consommateurs sont déjà formulées, mais tôt ou tard une réglementation sera imposée.
En fait, pas plus de 10 à 20% des pathologies justifient de telle médications. Il s’agit de maladies graves mettant en jeu parfois le pronostic vital. 80% de la pathologie courante relève d’une médecine fonctionnelle mettant en oeuvre des médicaments doux rééquilibrent le jeu des systèmes nerveux sympathique et parasympathique, stimulent les éliminations de l’organisme et s’adaptent avec finesse au but poursuivi.
Cibler le fonctionnel ne signifie par minorer les troubles ressentis par le patient car le fonctionnel précède toujours le lésionnel. Tel anxieux consultant pendant des années pour ses douleurs ressenties au niveau du coeur, aux électrocardiogrammes rassurants, finira par faire son infarctus. Tel autre souffrant du ventre, de spasmes, irrégulier dans son transit, colitique, aux colposcopies rassurantes, décompensera un jour dans une tumeur à opérer.

Traiter sans intoxiquer

La phytothérapie est un des moyens à utiliser en alternance pour traiter sans intoxiquer. Elle permet de réaliser des traitements individualisés. Il n’y a pas de maladies, il n’y a que des malades. Par la multiplicité des plantes, tenant compte des affinités locales géographiques, de la réactivité particulière de chacun, les phytothérapeutes peuvent établir des ordonnances parfaitement adaptées au cas particulier des malades à traiter. Cet allergique recevra de plantain et cet autre du cassis. Telle femme à la ménopause se trouvera bien avec du soja, telle autre de la myrtille. Le modeste coquelicot calmera les angoisses de l’un, la fleur d’aubépine apaisera les nerfs de l’autre.

Les plantes ont une histoire

La médecine par les plantes est vieille comme le monde. Dès l’origine, nos lointains ancêtres ont cherché dans cet océan végétal nous baignant de tous côtés, le remède à leur souffrance.
En témoignent les tablettes babyloniennes trouvées à Nippur datant de plus de 3000 av. J.-C. et le papyrus égyptien découvert à Luxor par l’égyptologue allemand Georg Ebers. Ce document qui peut être daté de la vie dynastie pharaonique, l’époque de Ramsès, soit environ vingt-quatre siècles avant notre ère, représente le plus ancien formulaire pharmaceutique connu répertoriant plus de 900 plantes avec leurs indications thérapeutiques. Le fenouil, la jusquiame, le genièvre, le thym, le lotus sont sélectionnés.

De l’antiquité au Moyen Âge

Hérodote cite avec émerveillement, lors de son voyage en Egypte, le temple d’Edfou consacré à Horus où les prêtres cultivaient un véritable jardin botanique. Le thym, le romarin y étaient à l’honneur. Le pavot, la jusquiame, la stramoine y figuraient déjà.
La Collection Hippocratique, plus de 25 volumes manuscrits rédigés par Hippocrate et ses disciples, contient les indications sur de nombreux végétaux méditerranéens et leurs applications pratiques. Des auteurs grecs reprendront ces données. Théophraste, 300 ans av. J.-C. rédige son traité Recherches sur les plantes.
Le codex de Dioscoride, médecin grec, daté du 1er siècle av. J.-C. décrit 600 plantes. Il restera en faveur jusqu’à la Renaissance. Les plantes figurent en bonne place dans l’arsenal thérapeutique romain. Ce sont surtout des plantes aromatiques appartenant à la famille des Labiées.
Galien, établira de nombreuses formules longtemps en vigueur et sera le créateur de la « galénique » ou science des médicaments.
Sainte Hildegrade illustre le Moyen-Âge. Cette femme de haute noblesse, entrée dans l’ordre bénédictin à 14 ans, devenue abbesse de l’abbaye bénédictine de Rupertsberg, près de Bingen, fut à la fois une mystique et sans doute la première femme médecin. Elle inscrira sa foi dans des musiques sublimes et sa science dans des traités remarquables. Elle rédige ainsi les quatre « Physica ». Elle étudie des centaines de plantes. Après elle, chaque monastère aura à coeur d’avoir son propre jardin botanique.

La doctrine des signatures

A la Renaissance arrive Paracelse Théophraste Bombast de Hohenheim, né en 1493, mort en 1541 à 48 ans. Il va rénover la médecine. Médecin, alchimiste, Paracelse brasse les analogies hermétiques qui unissent ce microcosme infini qu’est l’univers. Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. La maladie naît du désaccord, de « l’antipathie » qui rompent le lien sacré de « sympathie » cosmique. Le minéral, le végétal contiennent en eux-mêmes toutes les clés de la santé. Il suffit de les reconnaître, en décryptant les « signes ». C’est la « doctrine des signatures ». Chaque plante salvatrice porte en elle ou sur elle la « signature » de la maladie qu’elle guérit. La tige de la prêle évoque en miniature notre colonne vertébrale. Elle est le remède des colonnes déminéralisées, déformées. Le saule s’incline vers la rivière. Il sera un remède du rhumatisme qui courbe le corps et s’aggrave à l’humidité. La chélidoine, l’hydrastis sécrètent un suc jaune. Ils traiteront la jaunisse. La fleur d’euphrasia ressemble à une pupille oculaire. La plante traitera l’oeil défaillant, on l’appelle d’ailleurs « casse-lunettes ».

Naissance de la médecine scientifiques

A partir du XVIIe siècle, avec l’introduction en Europe de nouvelles plantes, la médecine se dote d’outils d’analyse et d’évaluation qui subsistent encore aujourd’hui. Au grand siècle, Louis XIV introduit la « Poudre de la Comtesse », poudre de quinquina, ramenée par les Conquistadores du Pérou, utile dans le traitement des fièvres des marais. Le cacao est également introduit à la Cour, puis le café dont le paquet fut offert au roi par Soliman Aga, ambassadeur de Turquie. Voltaire, plus tard, en consommera plus de vingt tasses par jour, au café « le Procope » à Paris. Enfin le thé, importé de Chine par les Hollandais vers 1666 arrive à Paris. Les connaissances s’affinent, la médecine scientifique va naître. Nous sortons enfin de la Thériaque, baume miraculeux qui mélangeant tout visait à tout guérir. Thomas Sydenham se consacre en cette fin du XVIIe siècle à une étude approfondie de vertus analgésiques de l’opium. Il invente le fameux Laudanum. A l’origine de l’homéopathie, Samuel Hahnemann définit les conditions de cueillette des plantes, les parties à employer, leur mise en oeuvre sous forme de teinture mère préparée à partir de plantes fraîches.

Quand la Chine s’en mêle

A partir du XIXe siècle, un effort considérable est entrepris pour isoler les principes actifs contenus dans la plante. En 1806, la morphine est extraite de l’opium. Après avoir isolé l’émétine de l’ipéca (1817), la strychnine de la noix vomique (1818), les pharmaciens Pierre-Joseph Pelletier et Joseph-Bienaimé Caventou extraient en 1820 la quinine du quinquina, donnant au monde l’arme contre la malaria. Claude-Adolphe Nativelle isole de la digitale qu’il obtient à l’état cristallisé (1869). C’est la grande époque de l’extraction des alcaloïdes, des drogues dites « héroïques » : atropine de la belladone, colchicine du colchique, hyoscyamine, aconitine, cocaïne, entres autres. L’usage des plantes médicinales totales tombe peu à peu en désuétude au profit du principe actif isolé. On pense ainsi obtenir une action plus nette, plus rapide, mieux ciblée. L’industrie chimique intervient inventant par synthèse des dérivés toujours plus actifs mais aussi plus toxiques.
Il faut attendre le XXe siècle pour que des médecins désabusés par la toxicité de ces nouveaux remèdes, reviennent à l’usage des plantes entières, bien connues de la médecine populaire. Les travaux de l’école française de phytothérapie, avec, en tête le merveilleux Dr Henri Leclerc, ont réactualisé l’emploi des plantes « naturelles » en médecine.
La médecine par les plantes a un avenir admirable. Si elle ne peut tout soigner, elle peut soigner beaucoup.

Totum contre chimie

Pourquoi les plantes sont-elles préférables chaque fois que cela est possible aux médicaments obtenus chimiquement ?
La réponse peut sembler évidente : parce que c’est plus naturel. Mais la nature ne nous est-elle pas parfois, et même souvent, hostile ? Les maladies ne sont-elles pas souvent naturelles, en tout cas les maladies génétiques comme l’hypertension et le diabète de type I qui vous tombent dessus par le hasard de la loterie génétique et sans que vous ne l’ayez mérité ?

Deux bonnes raisons

Le culte du naturel, un peu romantique, n’est pas suffisant pour préférer les thérapeutiques « en harmonie avec la nature ». Il faut davantage et l’attrait pour le naturel ne doit effacer notre culture humaine, qui souvent s’oppose à la nature et qui nous fait mériter le nom de civilisés. L’utilisation des plantes a nécessité des études minutieuses empiriques durant plusieurs siècles puis scientifiques qui agissent de façon harmonique. Certaines vont agir dans un sens (antidouleur ou anti-inflammatoire par exemple). D’autres vont agir pour adoucir cette action ou la moduler, ou encore protéger des effets secondaires éventuels. Au lieu d’une action unique et incisive, tranchante, on a avec la plante une action à la fois douce et profonde par la synergie de toutes ses substances différentes.
Dans notre jargon de phytothérapeute, on dit que c’est le totum pour dire « toute » la plante, « toutes » les substances contenues dans la plante. C’est ce totum qui donne le génie ou l’esprit général de la plante.
Texte extrait de l’Agenda des plantes 2017, reproduit avec l’autorisation de l’éditeur.

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Portez-vous bien !
 Florian KAPLAR
© Naturo-Passion.com

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