La dégustation de natto, toute une aventure !
Comme promis, je vais vous raconter dans ce billet ma dernière expérience culinaire : la dégustation de Natto commandé chez Natto du Dragon.
Avec des amis naturo-blogueurs, nous nous sommes lancés dans une aventure un peu particulière puisqu’elle nous a transportés culturellement parlant jusqu’au Japon, d’où est originaire cet aliment très populaire là-bas.
Qu’est-ce que le Natto ?
Je vous propose la définition de M. K. Yabe, reprise comme suit, dans les “Annales agronomiques”, Paris 1895 (source gallica.bnf.fr) :
Un fromage végétal, le natto
Depuis des siècles, on fabrique au Japon une sorte de fromage, le natto, avec des graines de soja, espèce de haricot. On fait d’abord bouillir les graines dans de l’eau pendant cinq heures de façon à bien les ramollir. La masse tiède est alors enveloppée par petites portions dans de la paille ; les paquets ainsi formés sont ficelés aux deux bouts et placés dans une cave au milieu de laquelle on allume du feu ; on ferme la cave et après vingt-quatre heures, le produit est livré à la consommation.
L’auteur a trouvé quatre espèces de bactéries dans ce fromage qui contient 7,54% d’azote, la matière première en renfermant 7,35%. Il s’est formée beaucoup de peptone, ainsi que de la leucine et de la tyrosine aux dépens des albuminoïdes des graines.
Alors, première impression ?
A l’ouverture de la boîte, pas d’odeur forte comme on pouvait s’y attendre, même si on voit qu’on a à faire à un produit fermenté. Après un petit moment d’expectative et d’appréhension, on se décide alors à plonger sa fourchette dans la boîte et lorsqu’on veut décrocher quelques grains de la masse collante pour les amener jusqu’à la bouche, ce sont des dizaines de fils collants qui se joignent à l’ensemble et qui restent collés sur les lèvres et le menton. Bah oui, on est des débutants, normal !
Une fois en bouche, la texture est plutôt douce, un peu comme des flageolets, et de l’avis de tous, le goût n’est pas aussi fort que prévu… Au contraire, c’est plutôt fade et il faut un assaisonnement.
Comment l’assaisonner ?
Selon Laurent Villatte qui fabrique le Natto du Dragon à Draguignan avec du soja bio français cultivé localement : « le Natto accompagne merveilleusement, une ratatouille, une salade de mesclun, des carottes râpées et toute autre préparation à base de légumes crus ou cuits et de céréales. Leur assaisonnement est avant tout une affaire de goût, laissez libre court à votre créativité.”
Pour un assaisonnement traditionnel, il propose la recette suivante, tirée de la fiche “Le Natto, un condiment santé”, rédigée par le service nutrition de Pasteur Lille :
Mettre les Natto dans un bol,
Ajouter de la sauce de soja, un peu de moutarde (NDR : ou mieux, du wasabi) et du poireau cru émincé.
Mélanger vigoureusement le tout .
Les japonais le consomment ainsi avec du riz.
Pour ma part, c’est une découverte intéressante, mais ce n’est pas un aliment que je pourrais consommer tous les jours comme le font les Japonais au petit-déjeuner ! Toutefois, le fait de savoir que le natto est un aliment santé change un peu la donne car il est toujours plus agréable d’avaler un aliment plutôt qu’un complément alimentaire, mais bon, le natto ne me semble pas être un aliment qu’on apprivoise du premier coup, et il faudra sûrement d’autres essais avec d’autres variantes d’assaisonnement avant de l’adopter !
Quels sont les atouts santé du Natto ?
Selon Nutranews, le natto est un aliment très riche en vitamine K2 et plus particulièrement en MK-7 ou ménaquinone-7, sa fraction la plus active et ayant la biodisponibilité la plus élevée.
La bactérie qui intervient dans la fermentation, le bacille Subtilis natto, est reconnue pour avoir un effet bénéfique sur la flore intestinale.
Dans les années 1980, il a été démontré que la nattokinase, une enzyme naturelle du natto, avait une activité fibrinolytique (i.e. qui détruit la trame fibreuse des caillots sanguins) et, dans les années 1990, que la vitamine K2 diminuait le risque de fracture de la hanche et d’ostéoporose.
Selon la fiche de Pasteur Lille sur le natto, citée précédemment, le natto présenterait aussi un intérêt dans la prévention des cancers, de l’hypercholestérolémie, de l’hypertension artérielle et aurait un effet favorable sur l’absorption du fer.
Le Dr Paul Dupont, auteur de “Vitamine D, hormone solaire, source d’éternelle jeunesse ?” (cf. page 32), insiste sur l’action liée entre la vitamine K et la vitamine D :
“Les vitamines D et K participent en commun à l’équilibre général de l’organisme, tant au niveau des organes, des tissus, qu’au niveau cellulaire lui-même. Leurs rôles physiologiques et métaboliques se chevauchent, comme en témoigne leur action sur les os et le système cardiovasculaire.
La vitamine K est surtout connue pour le maintien de la coagulation du sang, mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle intervient sur de nombreuses autres protéines en dehors de la coagulation. La vitamine K garantit notamment l’homéostasie du calcium, facilite la minéralisation des os, inhibe la calcification de la paroi des vaisseaux sanguins, permet le renouvellement de l’endothélium, la paroi des vaisseaux sanguins.
Comme la vitamine D, elle est impliquée dans le contrôle de la croissance cellulaire et dans le renouvellement des tissus. Il est donc important que les personnes qui sont sous médicaments anticoagulants du type de ceux qui s’opposent à la vitamine K (anti vitamine K), reçoivent un complément de vitamine D pour compenser les dommages que le blocage de la vitamine K peut entraîner sur le squelette et sur le système cardiovasculaire…”
Si vous voulez approfondir sur la vitamine K, vous pourrez utilement vous référer à la fiche très complète du site gestionsante.free.fr.
Et pour finir, voici le témoignage intéressant d’une lectrice de Naturo-Passion, Elisabeth Delafontaine, qui anime le site Anachronique.fr et organise notamment des ateliers culinaires :
“Eh bien, j’ai reçu mon colis mercredi et comme je l’ai récupéré en début d’après-midi, ma 1ère dégustation s’est faite le soir, juste après mon cours de yoga, donc dans un état de calme et de décontraction idéal.
Aspect : je m’y attendais, rien de surprenant.
Odeur : plutôt douce, mais il est vrai qu’il est frais. Affaire à suivre.
Goût : j’ai effectué des tests au fur et à mesure que je rajoutais les ingrédients préconisés dans la recette de base à savoir sauce soja, moutarde et poireau émincé.
Pas si fort que prévu, mais comme il est frais, c’est aussi à suivre.
D’ailleurs un goût de légumineuses frais, teinté d’un léger relent de fromage, mais vraiment très léger. En fait, celui-ci se révèle surtout dès que l’on boit une gorgée de vin. Il est clair que la base a besoin d’être réhaussée pour devenir vraiment intéressante.
Verdict : j’ai tellement aimé que j’ai ingéré les 3/4 d’une boîte, soit 100 g en une seule fois, le tout en parallèle d’une salade de chou. J’ai donc fait salement mentir les statistiques !
Et après ? La sensation d’une haleine pas des plus fraîches, d’une grande agitation interne avec une flore qui se réveille, quelques gaz assez malodorants…
J’ai réitéré le lendemain sur un mode nettement plus modéré avec une salade d’endives. Et toujours cette sensation d’une grande émulation côté intestins, sans que cela ne soit désagréable, juste un beau travail interne.
Et puis est venu l’heure de l’atelier et finalement, à ma grande surprise, l’accueil fut plutôt positif. Dans cette version, pas de poireau, mais de l’échalote et un résultat que je trouve plus convaincant encore au niveau gustatif. Et finalement, tout le monde a trouvé cela très ludique, surtout qu’ici, les fils évoquent de fait l’aligot (NDR : Elisabeth habite en Auvergne).
Je vais tenter de l’accommoder sous des formes différentes et notamment écrasé et intégré dans des sauces. En tout cas, je suis très contente d’avoir pu enfin en déguster. Et du frais, ce qui est un beau privilège.
Une semaine après…
J’ai effectué mon second test ce matin, avec le groupe 2. Le natto a donc 2 semaines et fait davantage de fils. Le goût a peu évolué, de même l’odeur. Il faut dire qu’à 4 °C, les bactéries sont nécessairement peu actives. Globalement, une seule personne ce matin sur 10 n’a pas apprécié et les autres y sont revenues. Mais ce sont des femmes, toujours plus curieuses et ouvertes que les hommes. En fait, le côté ludique de la filasse attire beaucoup. Et puis, c’est forcément un vent d’exotisme, avec tout ce que cela suggère au niveau de l’imaginaire. J’ai beau demandé, personne ne sait à quoi le comparer de connu. Un léger relent de fromage peut-être, mais c’est bien tout.
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Et vous, auriez-vous maintenant la curiosité de goûter le Natto ?
Salut les gourmands, alors on réveillonne au Natto cette année? Bien le bonjour à tous, Fernand.
Le natto au réveillon ? Ah non, ça va pas encore être possible !
Merci pour cet article Florian !
J’ai retenté l’expérience du natto en essayant la recette du petit-déjeuner japonais : natto, riz blanc et un œuf cru par-dessus. Je ne peux pas dire que j’ai été convaincu. L’œuf cru ajoute du gluant au gluant sans “adoucir” la saveur du natto. En revanche, une chose est sûre, l’ensemble est extrêmement rassasiant !
Je ferai une ultime tentative avec l’association simple natto + riz. Il est malheureusement probable que je me range à une approche moins exotique pour composer mon petit-déjeuner.
Sur la suggestion d’Elisabeth citée dans l’article, j’ai tenté le natto avec une échalote émincée, de la coriandre frâiche ciselée, une carotte râpée (gros trou), et de la sauce tamari bio, beaucoup de sauce.
Hé bien, avec un verre de vin rouge, c’était une “tuerie” !
Je pense que l’idéal serait de le servir avec un bol de riz. A la maison, tout le monde me regarde bizarrement lorsque je mange du natto… Mais avec cette dernière recette que j’ai adorée, je crois bien que je commanderai à nouveau du Natto du Dragon !
Vraiment très intéressant votre site.
Pour ce qui de l’expérience du natto, j’ai tenté plus d’une fois d’en manger. La première fois, je me suis dit que plus jamais je ne goûterai à ça, puis au fil du temps j’ai retenté tout de même en me disant, mais qu’est ce qu’il trouve de bon dans cette chose plein de fil… J’en ai même mangé au petit dej avec du poisson grillé, riz et soupe miso (à Akita nord du japon), les grains était bien différent de ceux que l’on trouve en supermarché japonais et bien meilleur.
Nous avons acheté récemment trois boîtes chez “Natto du Dragon”, vraiment très bon une fois assaisonné.
Pour ceux qui hésite encore, le natto a vraiment que du bien a donner.
Oui, le natto a besoin d’un peu de temps pour l’apprivoiser. Le mieux est de varier les assaisonnements jusqu’à trouver celui qui convient.
je suis 1 an au japon en échange scolaire, et ma famille d’accueil mange effectivement du natto presque tous les matins soit dans sa boîte avec un bol de riz, soit mélangé avec un oeuf cru (ou que le jaune), du riz dans un bol, et de temps en temps ils y retournent le soir (surtout le père et l’oncle).
On peut aussi trouver des makis (les rouleaux avec du nori) avec du natto et des sembei (gâteau sec) goût natto…
De mon coté, j’ai bien essayé d’en manger (2 fois) mais les essais ceux sont soldés par une tête qui a bien fait rire toute ma famille… en gros je ne peux pas en manger
Puis, même au japon il y a plein de japonais qui n’aime pas ça et n’en mange pas.
Bonjour,
je viens de tenter l’expérience du natto. J’étais toute excitée d’en manger. La première bouchée, ça va, ça passe. Mais au fur et à mesure que je mangeais, je n’arrivais plus a avaler… L’odeur n’est pas spécialement ragoûtante, elle me plait même, mais la texture et le gout en bouche n’a eu l’effet que d’un mal-être. Cela dépend des goûts de chacun, pour ma part, je pense pas que j’arriverais a m’y faire..
Vous l’avez consommé “nature” ou vous avez suivi la recette que j’ai donnée ?
Manger du natto n’a rien d’une aventure. Un peu inquiet par ce que j’ai pu lire ici ou ailleurs, j’ai essayé d’en manger en mélangeant une petite portion de 45 mg dans un gros volume de riz. En fait, c’est très fade. On a l’impression de manger des gros grains de riz complet. Ça passe très bien et ça se digère sans problème. J’ai recommencé avec très peu de riz. Aucun problème. Super !
J’en mangerai donc une fois par semaine, avec du saumon. La vitamine D (du saumon) permet d’assimiler le calcium et la vitamine K2 stimule l’ostéocalcine. Cette hormone qui dirige le calcium dans les os.
Le natto est le seul produit naturel qui contient de la vitamine K2 sous la forme MK7 (vitamine K2-MK7), qui est la forme la plus bio-disponible de la vitamine K2. Il faut en manger !
Y a t’il du gluten dans le natto, même sous forme de traces? Merci de votre réponse.
Bonjour, Je reviens à la question de “la Javanaise” svp;
“Y a-t-il du gluten ou des traces de gluten dans le natto du dragon”
Quels sont les ingrédients à part le soja et l’algue pour fermenter ?
Merci de votre réponse.
Deuxièmement, où peut-on commander ?
Cela est-il fait en réfrigéré (pour la Suisse) ?
Merci, excellente journée
Vous avez le lien pour commander dans la première phrase de l’article !
Bonjour, Soyez remercié de votre réponse. Oui, j’avais vu cette mention 🙂 et je m’y était rendue, mais ils ne livrent pas en Suisse et j’espérais que vous connaîtriez, possiblement, d’autres vendeurs … En tout cas, meeci d’avoir eu la gentillesse de répondre, excellente soirée; merci
Bonjour à tous,
Je découvre le natto et soucieux d’une alimentation saine j’ai essayé. Premièrement je n’achète pas celui du commerce car très onéreux et j’ail lu que la bactérie bacillus subtilis natto à été modifié génétiquement. J’ai donc fais du natto maison :coût pour 300 g de natto pour moins de 3 €(consommation électrique comprise). Avec un trempage de 24 heures ce natto n’a pas vraiment d’odeur et est plutôt fade.De plus pour ensemencer le natto je prends une cuillère à café de riz complet pour extraire cette bactérie (économique non) il n’est donc pas nécessaire de prendre du natto comme starter.
Bonjour Rami, je serais intéressée d avoir la recette sans utiliser le natto du commerce comme bactérie. Pouvez-vous me la communiquer ?
Merci d avance.
Bonjour, je suis convaincue des bienfaits du natto mais je souhaiterais savoir à quelle fréquence et à en quelle quantité doit on le consommer. Merci pour votre réponse.
Ce produit traditionnel consommé quotidiennement dans certaines régions du Japon peut nécessiter un temps d’adaptation aux palais occidentaux et en particulier français. Si vous aimez, n’hésitez pas à en consommer régulièrement, à votre guise, pour en tirer pleinement profit. Il n’y a pas de règle absolue.
ou peut on trouver du NATTO frais s’i vous plait ?
Vous avez la réponse dans la première phrase !